On a beau le savoir, c’est quand-même surprenant. Toute une jeunesse en scooter. Mais aussi des vieux, des amoureux, des mères de famille, des ouvriers, des familles entières souvent à trois ou quatre. et même des surfeurs australiens.
On peut tout mettre sur un scoot, des matelas (des, pas un !), des meubles, des balais.
C’est amusant, c’est folklo !
Mais derrière ces images d’Épinal se cachent d’amères vérités sur Bali. Depuis les années 70 et de manière plus accéléré depuis le début du siècle, ce paradis touristique qui s’est converti peu à peu au tourisme de masse, a connu dans le même temps une consommation effrénée et un exode rural important.
Côté tourisme : on est passé de 10 000 en 1962 (dix mille !) à 8 millions attendus pour 2018, avec une explosion sur les dix dernières années. D’un tourisme culturel à un tourisme de masse (nous en sommes), majoritairement chinois aujourd’hui et traditionnellement australien. On en a eu un bel échantillon aussie à la plage hier : obèses, affalés dans les transats, descendant bière sur bière, fumant clope sur clope et riant très fort. Cette surfréquentation alliée à l’augmentation du niveau de vie et à l’urbanisation effrénée entraîne dans certaines parties de l’île des problèmes environnementaux conséquents (700 hectares de terrain convertis chaque année en hôtels, 15 000 m³ d’ordures déversés chaque jour dans les décharges, présence de plus en plus de plastique dans les massifs de coraux…).
Côté circulation, puisque c’est le sujet qui nous occupe, c’est comme on l’imagine. 13 % d’augmentation du nombre de voitures par an. Certainement plus pour les scooters, omniprésents. Pas de code de la route mais une circulation en force où le klaxon sert : d’avertisseur (attention, j’arrive !), de vecteur de courtoisie (passez, je vous en prie !) ou de défouloir (avance, hé, fruit-à-pain !). Quand aux piétons, traverser la rue relève de l’exploit. Pourquoi pas, après tout ? cela demande une certaine habileté et une grande vigilance (bonus : beaucoup de nids de poule, particulièrement redoutables en deux-roues), mais ça semble rouler. Seul hic : 400 Indonésiens meurent chaque jour sur la route. Bali en a certainement sa part.
Pourtant la vision de ces cohortes de faufileurs¹ dégage une impression de grande vitalité, d’optimisme. La vie, la mort, le nombre… Croissez et multipliez ! disait l’Autre.
¹ To scoot : se faufiler
Merci Pierre pour ces partages, impressions , couleurs et émotions….
Cela me rappelle d’autres séjours plus africains : La découverte d’un autre endroit de la terre avec des humains si différents et si semblables . Ces différences si intéressantes et séductrices . Et des problématiques tellement navrantes ( dont l’exploitation, la pollution etc…)
Bon et puis la bouffe a l’air tellement délicieuse ….
Profitez ! Des bises à tous…
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A reblogué ceci sur Pierre Foucher, auteuret a ajouté:
Je republie ici une série d’articles que j’ai écrits lors de notre périple familial en Asie. Sultanat d’Oman, Malaisie, Bali, Singapour, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande.
Voici celui sur la circulation à Bali.
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